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Théâtre populaire immigré, pourquoi ?

Nedjma veut dire l'étoile, hommage rendu à Kateb yacine, oui la Cie est algérienne, mais pas triste. Elle parle de l'immigration, mais le rire est sa carte de résidence.Voilà ce que l'on pouvais lire sur le théâtre Nedjma lors de sa création en 1976. Au départ les acteurs de Nedjma sont tous "amateurs" à l'exception de Annie rousset la pro. Ils étaient souvent recruter auprès du journal le plus populaire du moment ; Libération. L'écrivain était Moussa Lebkiri c'est lui qui apportera la matière et les sujets de théâtre. Moussa écrit des petites senettes, sur l'exile, le mariage forcé, les conflits de génération entre père et fils (cette nouvelle génération justement veut dire à l'ancienne que l'émigré n'est pas seulement une force de travail, mais qu'il a des droits, des sentiments tout bonnement il est citoyen. Le théâtre Nedjma dénonce tout cela dans la farce comme celle du Moyen-âge et de la commedia d'el art. Alors oui on peut parler d'un théâtre populaire dans l'immigration. Cette soif de proximité sera le fondement de l'esprit de la Cie Nedjma un savoir faire que les autres envie. Nedjma va porter ses spectacles dans les foyers sonacotra par exemple, jouer dans la rue notamment le Festival d'Avignon dans les années 70.

Mais l'ambition des acteurs de Nedjma qui se professionnalise peu à peu c'est de ne pas être enfermé dans un genre. C'est pourquoi ils deviendront marionnettistes, ils feront du kaoua théâtre, et puis ils finiront par faire simplement du théâtre. C'est avec le spectacle " le cirque d'Amar", que l'on verra un véritable travail de mise en scène décors costumes etc... grâce à quelques subventions venue du FAS (fond d'action social)

A la séparation d'avec sa compagne Annie Rousset Moussa fera cavalier seul. Il montera des solos et remportera divers prix tel que celui du festival de Cannes en 1986, ou Celui du festival de Strasbourg remis par son ami parrain Jean Pierre Chabrol qui lui préfacera son premier livre.

La troupe se fait remarquer dans la rue lors de son premier festival d'Avignon et ne manque pas d'être à la une du journal le plus raciste de l'époque voir l'article du : Journal Minute.

Tandis que le journal le plus cool des années 70 liberation ( sous le bras) leur faisait un procès diffamatoire accusant Nedjma de se faire du beur sur le dos de l'immigration voir article ci-dessous avec un droit de réponse qui n'a jamais été publier ( droit de la presse d'accord et le droit du sujet ? )

Journal Liberation

Le journal La Croix quand à lui fait son petit bisness en publiant une photo de notre théâtre sans même citer le nom de notre Cie encore moins des comédiens. Nous avons été surpris de nous retrouver dans des milliers de boites à lettres.

Quand à lui Le Figaro accuse, ( se prend t-il pour Balzac ? ) les grevistes font du théâtres pendant ce temps l'usine perd des... les grévistes accusés c'étaient nous les comédien de Nedjma venu porté un soutien aux grévistes de citröen.

C'est la Cie Fièvet Paliès qui fera découvrire l'auteur, le comédien, le conteur Moussa Lebkiri au festival international de Limoges, en lui consacrant une lecture autour de son livre " Une étoile dans l'œil de mon frère " En 1988 Moussa remporte le Prix du jury au mai théâtreal de strasbourg.